Les chrétiens persécutés
en Espagne Articles
1 la religion pendant la II République 2 le contexte et la persécution 3 Le massacre 4 Le massacre à Madrid 5 Le massacre des" prisonniers politiques" 6 Elaboration de la Constitution en 1931 7 rapport du ministre Irujo 8 les tchékas 9 désinformation Arguments
España en peligro Histoire et Vérité Judas La Catalogne va mal La loi de la Mémoire Démocratique Le cardinal Segura Le fascisme rouge revient Pedro Sanchez Persécution au Mexique Précédents en France (loi 1905) Putin.Donde esta la verdad Réflexions
informations récentes la persecucion religiosa oficializada les assassins glorifiés liste des 498 béatifiés memoria historica Articles
Refexions sur la violence a propos des Brigades Internationales la guerre civile n'est pas terminée le génocide vendéen Préférences
Se reconnecter --- 17 membres
( personne )
Contacts
Ce site a été scindé. Il y a la partie persécution religieuse en Espagne et la partie persécution religieuse en France. |
6 Elaboration de la Constitution en 1931 - 1Elaboration de la Constitution en 1931
Certaines phrases en français peuvent paraître un peu "boiteuses", Etant donné l'importance du texte c'est le prix à payer pour ne pas trahir les auteurs.
Une fois mis en place, le 1er gouvernement de la II République, créa une commission chargée de l'élaboration de la Constitution. Elle était présidée par le professeur, socialiste et maçon, Luis Jiménez de Asúa. D'après le journal des sessions, étant donné l'urgence, cette commission présenta un premier projet aux Cortes le 18 août 1931, soit 20 jours après sa création. L'opinion de son président était que la question capitale pour la République était la question religieuse. Elle le sera en effet! Elle donnera lieu à de nombreuses discussions, amendements, confrontations où l'on en arrivera même aux mains. On comptait dans ces Cortes entre 151 et 180 députés maçons. C'est eux qui durciront la Constitution à chaque fois qu'elle sera présentée et ils n'auront aucune peine à convaincre les autres gauches en majorité anticléricales. Les quelques députés "catholiques" n'auront aucun poids dans les discussions et aucun de leurs amendements ne sera pris en compte. Luis Jimenez de Asua Il n'existe aucune religion d'Etat. Sont de la compétence exclusive de l'Etat espagnol les matières suivantes : les relations entre les Eglises et l'Etat et régimes des cultes. Ne pourront être fondement de privilège juridique : la naissance, la classe sociale, la richesse, les idées politiques et les croyances religieuses. Ce projet de Constitution fut publié dans le numéro 22 du journal des sessions qui correspondait au 18 août 1931. Ces premiers articles concernant la religion paraissaient rassurants et satisfaisants et on ne pouvait que féliciter la commission. Mais arrivaient tout de suite derrière les subtiles, ceux qui étaient sujets à toutes les interprétations : Toutes les confessions religieuses seront considérées comme des associations soummises aux lois générales du pays. L'Etat ne pourra, en aucun cas, soutenir, favoriser ni aider financièrement les eglises, associations et institutions religieuses. On pourrait penser qu'il n' y avait là rien de menaçant pour la liberté des croyants, mais les français avaient déjà l'expérience le la loi 1901 sur les associations (aujourd'hui bien comprise et bien appliquée) mais qui, à l'origine, avait été faite uniquement et exclusivement contre l'Eglise catholique. Venaient ensuite d'autres franchement menaçants comme : L'Etat dispersera tous les ordres religieux et nationalisera leurs biens. Les confessions religieuses ne pourront pratiquer leurs cultes qu'à l'intérieur de leurs temples sans plus de restrictions que celles imposées par l'ordre public. Est reconnu aux églises le droit , sujet à l'inspection de l'Etat, d'enseigner leurs respectives doctrines dans leurs propres établissements Si les ordres religieux étaient dispersés et leur biens nationalisés, on ne voit pas où et comment les confessions religieuses pourrraient pratiquer leurs cultes, ni enseigner leurs religions. Ce projet de Constitution était donc une véritable déclaration de guerre aux millions de catholiques espagnols.
INTERVENTIONS DE DEPUTES AUX CORTES Manuel Azaña Manuel Azaña : L'Espagne a cessé d'être catholique. Le problème politique qui en découle est d'organiser l'Etat d'une façon adéquate à cette phase nouvelle et historique du peuple espagnol....... Si nous avons l'obligation de respecter la liberté de concience, il est plus urgent de préserver l'Etat et la République. Ne venez pas me dire que cela est contraire à la liberté parce qu'il s'agit de santé publique.
Victoria Kent.
Andrés Ovejero socialiste : Roberto Castrovido Commence par dire qu'il a été impressionné par l'intervention de mademoiselle Kent, puis: Ceux qui en ont peur (du vote de la femme) -et à cette crainte participe le parti radical-socialiste- se trompent, parce que, pour compénétrer la femme avec la République, il est nécessaire et indispensable concéder, bien entendu, le droit au suffrage. (Dans la salle: très bien !). Parce-que, comment voulez la compénétrer avec la République si de notre République nous la séparons? Comment voulez-vous la compénétrer avec la République et la sortir de l'église, si nous nous mettons et nous enfermons, dans un cercle vicieux, qui est une tendance caractéristique des espagnols? La femme-dit-on- ne peut pas avoir le droit au vote tant qu'elle ira se confesser, tant qu'elle aura comme directeur spirituel un curé ou un moine. Et la femme ne sortira jamais de l'église tant que nous ne lui auront pas concédé le vote. Pourquoi est dans les confréries, dans les associations caritatives et dans toutes les associations religieuses, la femme ? Pourquoi est-elle là-bas avec des intentions bâtardes, occultes et hypocrites ? Elle est dans ces groupements parce-que là-bas on respecte ses droits, parce-que là-bas elle boue, parce-que là-bas elle parle, parce-que là-bas elle écrit, parce-que là-bas elle discute, parce-que là-bas elle prend des initiatives..(Un député dans la salle: et qu'elle boit du chocolat !!) Et qu'elle boit du chocolat aussi (Rires) Angel Galarza Angel Galarza : ..........Je vous dis qu'il arrivera le moment et une époqueoù il n'y aura plus de possibilité de que le droit de vote n'appartienne qu'à une classe, la classe des travailleurs, intellectuels ou manuels, et que le parasite, homme ou femme n'ait plus le droit d'intervenir dans la législation du Pays, n'ait plus le droit de vote, et cette avancée, qui sans aucun doute le sera avec le temps, vous l'empêchez aussi avec cette Constitution. Quel droit peut avoir la haute noblesse, qui est en train de vivre avec le travail des autres et de leurs rentes, à intervenir dans notre législation et dans notre organisation ? On en fait déjà trop si on la laisse vivre. Je n'ai plus rien à dire (applaudissements)
Raimundo Molina Nieto (chanoine député)Monsieur Jiménez de Asúa dans son brillant discours a oublié de dire que les principales idées directrices de ce projet de constitution, la principale idée directrice, est anti-religieuse. C'est elle qui donne le caractère prédominant à ce projet de constitution. On peut en déduire que ce n'est pas une constitution pensée pour donner une nouvelle vie à l'Espagne, sinon imaginée pour la déchristianiser, pour lui voler sa foi, et malgré que Monsieur le ministre pense que la foi ne peut pas se voler, la foi, comme la vérité, comme l'honneur, comme tous les biens spirituels peuvent être volés. Non pas avec les mêmes méthodes employées pour voler les biens matériels, sinon en la faisant disparaître de l'âme. Je considère que le caractère principal de ce projet de constitution est laïc, irréligieux, athée.
L'article 3 précise : Suppression des instituts religieux. Article 26 : laïcisation de tout l'enseignement. Article 27:Sécularisation de tous les cimetières et régime exclusivement civil pour les mariages et les divorces.
Amendements proposés:
Félix Gordón Ordás: La richesse adscrite à des fins caritatives, culturelles ou sociales en général qui est actuellement dans les mains des fondations ou associations à caractère confessionnels, reviendra, sans indemnisations, à l'Etat, mais restera affectée aux mêmes finalités en conformité avec l'esprit de cette Constitution et des institutions républicaines
Humberto Torres :
L'Etat dispersera les ordres religieux et nationalisera leurs biens. Ceux qui sont voués exclusivement à la bénéficience pourront continuer à rendre ces services, soumis aux lois de la République en attendant que l'Etat, les Régions, les provinces ou les municipalités créent les organisations laïques qui puissent les remplacer. Juan Sapiña : Tous les biens ecclésiastiques, qu'ils proviennent du clergé séculier ou du clergé régulier appartiennent à la Nation Mariano Moreno Mateo modifiant l'article 3: A l'intérieur du territoire de la République il est totalement interdit la fondation et le fonctionnement d'ordres religieux. Les biens de ceux qui existent actuellement seront nationalisés dès la dissolution de ces derniers. Manuel Carrasco Manuel Carrasco y Formiguera: (à la suite de Galarza) Ecoutez- moi avec attention si vous êtes démocrates et tolérants, on ne peut tolérer que seulement la moitié des citoyens espagnols ait le droit de vote. Autant l'une comme l'autre moitié des citoyens espagnols sont en majorité républicains et entre ces républicains beaucoup sont catholiques et catholiques (en espagnol católico = homme et católica = femme) En grande partie les catholiques sont républicains comme je le suis moi-même et en régime démocratique on ne peut tolérer que l'on distribue des patentes de républicanisme à personne. Je suis catholique …… Les cris dans la salle l'empêchent de parler et quand, enfin il peut placer quelques mots, il dit au président des Cortes "Monsieur le président je vous fais constater que l'exposition de mes sentiments a soulever une manifestation d'hostilité que moi, en tant que démocrate, je ne peux admettre." Nouvelle tempête de cris dans la salle. C'est là qu'un député non identifié cria en brandissant un poing "il ne restera ni un seul prêtre ni un seul moine. Alvarez Buylla : (expliquant son vote contre le droit de vote aux femmes) J'ai voté contre parce que je croyais que concéder le vote aux femmes, je le dis sincèrement, c'était donner une arme contre la République, et comme je veux défendre la République, j'ai voté non. Il est clair qu'en perdant cette votation on a infligé un coup de poignard à la République comme l'a déjà dit un homme éminent de ce Parlement qui appartient à vos bancs, (fortes rumeurs) Mais contre ce coup de poignard, nous nous avons un remède: Le danger du vote des femmes est dans les confessionnaux et dans l'Eglise; en dispersant les ordres religieux, nous avons évité le danger de la votation d'aujourd'hui. Et vous, vous devrez prendre en compte qu'avec la votation d'aujourd'hui vous avez mis le feu à la mèche. (Le parti communiste partageait complètement cette idée et dans son manifeste de février 1936 encore, il insistait sur "l'attention spéciale qu'il fallait prêter aux femmes" parce que l'Eglise et ses serviteurs n'arrêtaient pas pour gagner les femmes à leur cause. Et dans cela nous avons du retard. Il faut gagner le temps perdu en organisant rapidement la distribution de littérature, réunions et créations d'organisations féminines. Les femmes, camarades, c'est plus de la moitié des suffrages !) Fernando de los Rios Fernando de los Rios avait été profondément marqué par deux faits qu'il racontait souvent dans les couloirs des Cortès. Si l'un était vraiment intolérable, l'autre relevait de l'anecdote. Les cimetières espagnols de l'époque étaient séparés en deux parties, d'un côté, le cimetière catholique et de l'autre le cimetière civil.
A en juger par ces deux récits, l'athéisme et l'anticléricalisme de la famille De los Rios devaient être de notoriété publique. Or, pour l'enterrement du beau-père de Fernando, la famille avait du aller demander la clé au prêtre ayant en charge le cimetière. Or celui-ci eut un comportement particulièrement odieux et inqualifiable pour un prêtre : Il refusa de donner la clé du cimetière civil et la famille avait été obligée de passer le cercueil par dessus le mur provocant un macabre déplacement du corps dans le cercueil et l'indignation plus que justifiée de la famille. Le second, qui prête plutôt à rire, l'avait presque autant choqué : Une soeur de la Charité qui demandait l'aumône pour ses pauvres alla frapper, apparemment par erreur, à sa porte. A sa vue, elle eut un mouvement de recul, refusa l'obole qu'il lui tendait et s'enfuit terrorisée comme si elle avait le diable en personne. Son anticléricalisme, moins visible dans ses discours publics, était devenu depuis particulièrement violent. Dans son discours d''introduction des débats il concluera avec ces mots : -"Aporto asimismo el sereno dolor que representa en España el haber vivido siempre dentro del grupo minoritario que ha sufrido en la carne de su espiritu la persecucion"- Des mots savamment choisis pour faire savoir sa douleur ou sa rancune sans que cela paraisse et sous une forme extrêmement modérée Parlant du Cardinal Segura qui avait déjà été expulsé d'Espagne : Je dis, un triomphe pour la République et pour l'Espagne parce que ce secteur, qui est plus politique que religieux est le nid à l'intérieur de l'idée religieuse d'une bellicosité politique, est vaincu. Et il l'est par l'expresse déclaration de la justification de notre conduite. Cette commission, sans que le gouvernement lui ait donné une orientation a une pleine autonomie morale pour décider quelle va être la situation de l'Etat face à l'Eglise.
L'Etat demande des actions à l'homme, actions qui serviront à tisser la conduite de la communauté, mais l'Etat ne peut demander à l'homme ni émotions ni sentiments ni croyances et c'est pourtant dans le règne de l'émotion, des sentiments et des croyances que vivent la foi et la confession. Pour cette raison, devant le seuil de la foi, de la croyance, de l'émotion du sentiment, l'Etat, ce n'est pas qu'il ne peut pas, c'est qu'il doit se maintenir éloigné et neutre. C'est à dire que l'Etat doit être aconfessionnel. En écoutant cette argumentation, on pourrait penser qu'il était favorable a une émancipation de l'Eglise vis à vis de l'Etat. On déchantera vite. Il fallait, pour cela, savoir ce qu'il entendait par Etat aconfessionnel. Son discours va durer des heures. Il va aller de la nécessité de maintenir la religion soumise à l'Etat; à démontrer qu'il n'y avait aucune justification à ce que l'Etat soutienne financièrement l'Eglise de quelle façon que ce soit puisque, selon lui, ses biens saisis par les lois de "désamortissements" au XIX siècle avaient été suffisamment amortis. Puis s'attaque à démolir le statut de Corporation de Droit public qu'Enrique Ramos, membre de la commission qu'il avait lui-même nommée, avait proposé de donner à l'Eglise. Finalement, selon lui, restait un seul point à débattre : savoir si on devait ou non donner le droit aux Ordres et Congrégations Religieuses d'acquérir et de posséder des biens et avoir des droits. Cette liberté supprimée depuis une loi de 1820, mais plus ou moins bien appliquée durant tout le XIX siècle était pourtant difficilement explicable aux yeux du monde de la part d'un Etat "démocratique", mais priver toute une partie de la population de ses droits les plus élémentaires et en particulier de ses droits civils ne lui posait apparemment aucun problème moral. Il aura pourtant le courage de reconnaitre à un moment : ....Au milieu d'elles (des institutions religieuses) il y a de même les soeurs de la Charité que les frères de Saint Jean de Dieu, et face à elles toute divergeance dogmatique disparaît pour n'en voir qu'un témoignage de l'abnégation qu'est capable une âme remplie de foi (applaudissements venant à peu près de tous les côtés de la Chambre)
Gil Robles (présenté par beaucoup comme un homme d'extrême droite très dangereux ) Essayant de défendre les droits des congrégations: …… la dissolution des ordres religieux et la nationalisation de leurs biens est contraire à l'essence de la liberté individuelle, contraire au droit d'association, contraire au principe d'égalité. Les vœux qu'ils prononcent (et que cette Constitution allait interdire) ne seront jamais qu'un acte administratif de la propre personnalité, qui pour ne concerner qu'un acte de conscience qui se meut dans l'esprit de l'individu, est immun à toute ingérence de l'Etat.
Et à propos des établissements tenus par des religieux ou religieuses : Je vous inviterais aussi à aller visiter tous ces établissements, dans lesquels, dans la majorité des cas l'Etat lui-même n'a pu arriver (un député non identifié dans la salle: il y arrivera !) S'il y arrive !! …..Nous entendons que ce projet constitutionnel tel qu'il est rédigé, est un projet de persécution religieuse et par conséquences nous ne pouvons l'accepter dans ces conditions. En m'exprimant ainsi vous savez que je ne parle pas en mon nom propre, je parle au nom de centaines de milliers, de millions de catholiques qui pensent exactement comme moi (Pérez Madrigal dans la salle: Et nous, qui représentons-nous ? Où sont donc ces députés catholiques ?) Le président à Pérez Madrigal : -Vous parlerez quand vous aurez la parole- Gil Robles : Nous ne pouvons, messieurs, accepter ce projet de constitution et nous affirmons que, à l'intérieur de la légalité, sans violences, sans appels à la force, sans guerre que notre doctrine nous interdit, nous déclarerons hostilité à ce projet de constitution dans l'hypothèse où soit approuvée une mesure persécutrice, tant dans le texte constitutionnel, comme potentiellement pour l'avenir; que, si un texte de cette nature était approuvé, pour notre part nous déclarerions ouverte une nouvelle période constituante. (Hurlements dans la salle)…. Que dans la légalité, je répète, nous déclarerions pour notre part une nouvelle période constituante dont la durée ne nous effrayerait pas (Plusieurs députés dans la salle: -et à nous non plus !- Ce n'est pas, messieurs, que la persécution pour ce qu'elle puisse avoir d'attaques contre l'Eglise, me fasse peur. Ne vous étonnez pas que je dise, parce que le Ministre de Justice l'a dit avant moi, que ces mesures de persécution seront d'une certaine façon bénéfiques, parce que, même si l'Eglise est une institution divine, elle est dans ce monde, elle est composée d'êtres humains et elle participe à leurs imperfections, de la même façon que la poussière arrive à s'accrocher même sur les meubles les plus fins. Cette persécution servira à nous purifier. Arrivent des persécutions ? Cela m'importe peu ! Pour moi, messieurs, ceci est éternel, ceci ne peut pas mourir ! Purifiez nous avec votre persécution, mais le triomphe est à nous ! ……….. Ce matin je disais à Monsieur Alomar de qui me séparent tant d'abîmes, mais me rapproche un profond sens spirituel, je lui disais que pour moi la norme politique suprême est celle qui lui a rempli les yeux de larmes et qui à moi me tranquillise, c'est que par-dessus toutes ces luttes, il arrivera un moment d'amour parce que je vous dis ce que je lis tous les jours dans l'Evangile : Aimez vos ennemis, faites le bien à ceux qui vous persécutent et vous calomnient et vous serez les fils de Dieu. Je lutterai pour vous dans de grandes batailles pour mes idéaux, mais j'aurais toujours la compréhension suffisante pour ne voir que des frères en vous. (Applaudissements)
Molina Nieto : Vous pourrez faire une Espagne républicaine, mais vous allez vous fracasser si vous essayez de faire une Espagne anticatholique
Rodriguez Piñero: Il y a des ordres de bénéficience qui doivent demeurer en Espagne pour une raison que je vais vous dire : Avons-nous quelque chose qui puisse les remplacer? Non, nous ne l'avons pas. Quand nous l'aurons nous pourrons procéder à leur dispersion, mais pas pour l'instant. Luis de Tapia. Commentant le discours du ministre de la Justice : Moi, portant plus loin l'extrême, je considère qu'en incluant l'Eglise dans une loi commune des associations, il faudrait procéder avec précaution à son égard, parce que je ne crois pas que l'Eglise soit une association comme une autre, sinon qu'elle est pire que les autres. En la soumettant à la loi sur les associations, la prudence est nécessaire et vérifier si tous les buts qu'elle utilise dans l'enseignement sont licites et, en concurrence industrielle, tout cela qui pourrait être préjudiciable à l'Etat. Cette dernière phrase, exige un commentaire : On voit que Luis de Tapia s'était complètement identifié à "l'Etat" et qu'en fait cet "'Etat" pour lui, correspondait au gouvernement récemment élu et duquel il excluait tous les députés qui ne pensaient pas comme lui et qu'il considérait comme ennemis de "l'Etat" . On le voit d'ailleurs aussi dans le paragraphe suivant: ….. Parce que, même en respectant celles à caractère bénéfique, elles serviraient de funeste précédent à toutes qui voulant s'infiltrer prendraient une modalité ressemblante et, à travers le temps, il en résulterait qu'étaient venues autant de congrégations disposées à faire le bien, qu'elles en finiraient mauvaisement avec nous. ……..Il ne faut pas faire de concession minime, maxime pour nous. Il en résulterait que l'Eglise se renforcerait spirituellement, et en se fortifiant spirituellement en étant indépendante de l'Etat et en disposant elle-même des puissants moyens qu'elle a, elle le serait aussi matériellement; les subsides du clergé continueraient d'être distribués pendant sept ans; c'est-à-dire: Eglise forte et clergé payé, se maintiendraient les associations religieuses de charité et sous leurs ombres viendraient les autres associations de façon que nous en arriverions à une situation très peu distante de l'existante. Et, quel effet produirait-elle dans le peuple ? Qu'auriez-vous obtenu avec cela ? Peut-être auriez-vous désamorcé une guerre civile, mais peut-être auriez déclenché une révolution, parce que vous pensez beaucoup à la majorité catholique du pays, que je crois, oui, en majorité même si elle ne me paraît pas très catholique (Rires) mais vous aurez abandonné un peu la minorité anticléricale. Vous nous aurez laissé en marge. A ce que l'on voit, vous vous préoccupez plus de désarmer une montagne et peut être que vous armez la rue; et il serait très triste qu'en ayant, nous, le Pouvoir nous soyons dans l'obligation de l'employer, non pour punir nos ennemis, sinon pour réprimer nos amis en devant employer contre des affins, la force que nous n'avions voulu employer contre les adversaires. (Applaudissements) Luis de Tapia avait fait ses études aux "escolapios". De famille très modeste, il devait ses études aux religieux. Álvaro de Albornoz.Au début du discours : je dirais aux éléments catholiques que je serais incapable, ni au pouvoir ni en dehors du pouvoir, de persécuter ces éléments. Dans le discours : Notre Nákens à fait le commentaire suivant : L'Eglise esclave dans un Etat souverain ! Moi qui suis un homme de droit, je ne partage pas cet avis extrême de notre écrivain républicain mais je dis oui à ce que, dans la loi commune il soit nécessaires d'implanter les garanties nécessaires pour que l'Eglise en se limitant à agir à l'intérieur de sa sphère propre et régulière, n'envahisse pas la vie politique et la vie sociale dans lesquelles l'Etat ne peut permettre des ingérences étrangères et encore moins des ingérences à caractère perturbateur. (?!) Vers la fin du discours: Nous allons séparer l'Eglise de l'Etat, mais moi je vous dis : Et de l'enseignement qu'allez-vous faire ? Vous allez séparer l'Eglise de l'Etat en lui laissant l'enseignement ? Sur ce point, et sans préjudice que cette matière soit traitée par une voix plus autorisée au nom de cette minorité, ce qui l'intéresse (à cette minorité) en ce moment c'est faire les trois manifestations suivantes : Premièrement, l'enseignement, messieurs les députés, est une fonction que l'Etat ne peut ni éluder ni décliner. Deuxièmement, la liberté d'enseignement n'est pas, et n'a jamais été, historiquement un principe libéral. Condorcet le grand pédagogue de la révolution proclame le droit de chacun à enseigner ses doctrines, mais le droit d'enseigner des vérités, non pas d'enseigner des dogmes et Mirabeau le grand politicien de la révolution préconise un système d'instruction publique à former une conscience nationale, interdisant l'enseignement à toutes ces corporations représentatives d'intérêts particuliers. Le drapeau de la liberté d'enseignement, il convient de le dire ici, en ces moments, messieurs les députés, n'est qu'un drapeau clérical. Qu'on ne vienne pas m'opposer le pauvre curé de campagne, perdu là-bas dans les montagnes qui a à peine de quoi manger avec ce que lui donne l'Etat et qui mène une vie misérable"- L'Eglise n'a qu'a répartir équitablement ses richesses pour ne pas qu'elle vienne demander l'aumône pour son pauvre curé de campagne, cette aumône, qui n'est pas aumône sinon justice, doit être faite par les princes de l'Eglise qui, avec leur opulence insulte la misère du peuple. Tonnerre d'applaudissements dans la salle. Par conséquent, nous n'avons pas à nous préoccuper parce qu'il n'y en a besoin de procurer des ressources pour qu'elle puisse vivre que la séparation soit effective avec l'Etat espagnol. Au contraire, messieurs de la gauche, au contraire, ce qui doit nous préoccuper c'est de limiter la capacité acquisitive de l'Eglise, parce que, il serait vain de vouloir limiter le pouvoir de l'Eglise en lui laissant un énorme pouvoir économique, une énorme puissance économique. Les ordres monastiques ont une existence absolument illégale…….les règles d'une congrégation monastique sont antihumaines et antisociales. Comment est-il possible, messieurs les députés, qu'on puisse se lier moyennant un contrat pour une vie contemplative et pour la pauvreté alors que la mendicité et l'oisiveté constituent un délit selon le code civil pénal ? On voit dans ce discours qu'Alvaro de Albornoz commence avec des propos tout à fait modérés et tolérants, puis s'enflamme, se durcit, n'hésite pas à utiliser la démagogie (opulence des princes et misère des pauvres, argument maintes et maintes utilisé pour conditionner le peuple) puis grisé par les applaudissements finit par dévoiler ses sentiments. Il finira par demander l'expulsion des jésuites, capteurs d'héritages, alliés de la ploutocratie, grands actionnaires de banques, éditeurs de journaux réactionnaires incompatible avec la révolution espagnole, et des dominicains responsables, selon lui de la rébellion tagala.
Enrique Ramos
Enrique Ramos était l'auteur matériel de l'introduction et de l'article sur la corporation de droit public destiné à l'Eglise. Cet article avait été démoli par Domingo de los Ríos et bien que celui-ci était de son bord, apparemment il en avait été ulcéré. Monsieur le ministre de la Justice a attaqué avec un tel brío et une telle véhémence l'article sur la corporation de droit public que je me vois dans l'obligation de le défendre. Après les paroles brûlantes de monsieur le Ministre de la justice, cet article ressemble à un dangereux artefact, plein de gaz délétères et de substances explosives qui pourraient porter atteinte à la vie et la subsistance de la République et ces paroles prononcées par qui à une si haute et méritée autorité comme professeur et comme homme politique ont laissé une spéciale impression dans la Chambre, …………..pourtant il convient que toutes les personne qui aient le plus d'autorité en la matière contribuent à son éclaircissement. Il ne s'agit pas d'une machine infernale. Si je vous disais qu'un simple syndicat de paysans irrigants d'une petite commune est une corporation de droit public vous la regarderiez déjà avec moins d'agressivité, avec moins d'hostilité. La plus modeste municipalité est une corporation de droit public. C'est pourquoi je vais m'attarder à étudier ce concept parce que je voudrais provoquer chez le propre Ministre de la Justice et autres personnes de la plus haute autorité juridique, une explication plus arrêtée que celle que Monsieur de los Rios fit hier en ne faisant que l'effleurer. Je vous dirais…………………………………………………………………………………………………….de façon que si l'Eglise d'Espagne arrivait à mériter la qualification de corporation de droit public, elle ne recevrait que les attributions que l'Etat voudrait bien lui donner et comme c'est l'Etat qui, unilatéralement, par un statut ou par une loi appelons-le comme on voudra, tracera les facultés, les droits et les obligations de l'Eglise, ce sera l'Etat qui marquera jusqu'à quel point cette forme d'autonomie lui est concédée. Je n'ai techniquement pas trouvé d'autres formules pour que l'Eglise reste soumise à l'Etat.
Jerónimo García Gallego : Messieurs les députés, d'une constitution de liberté, vous avez fait une constitution anticatholique. Que signifie cela, messieurs les députés, sinon le faux préjugé que vous avez, de que la religion catholique est ennemie de la liberté ? Comment si non agissez-vous ainsi ?
Vous savez parfaitement, tous ceux qui m'écoutez, que la religion catholique, bien comprise, la religion catholique bien appliquée, non comme l'entendent certains qui se disent catholiques et qui dans le sens que je fais référence, la profane fréquemment autant sur le terrain politique que sur le terrain social, la religion catholique, comme le justifie l'Histoire universelle, depuis l'apparition de
....................Vous me direz que cette protection politique de l'Etat, due à sa confessionnalité, faisait que l'Eglise jouisse d'un régime de privilège. Mais moi je vous répond que cela était dans le terrain des lois, mais n'était pas vrai dans le terrain de la réalité, dans le terrain de la pratique. Et c'est que les lois, messieurs les députés, vont toujours derrière les réalités sociale ou simultanées avec elles, et comme la réalité politique ne permettait plus certaines catégories de privilèges et d'intangibilités, par conséquence même si ces privilèges étaient écrits dans les lois, dans le Concordat et dans la Constitution, ils n'étaient pas suivis d'effets. Par conséquent, ce que vous allez réussir n'est pas si important que le pensez et les dommages que vous allez causer sont, par contre, très grands.
Avant, par exemple, il était interdit de parler et agir contre la religion et contre ses institutions dans beaucoup de cas et, par contre, que se passait-il ? Eh bien, simplement que chacun parlait et agissait contre la religion quand il en avait envie dans la presse, à la tribune, à l'université, dans les livres, au parlement, partout. Cette protection politique n'a apporté aucun fidèle à l'Eglise, en résumé, n'a servit à rien. Cela prouve plus qu'il en faut que ce que vous allez faire, en blessant le sentiment religieux national a, du point de vue des gauches, un résultat probable absolument inférieur à celui que vous avez imaginé.
Ne croyez pas que je dirige des menaces contre la République, parce que vous savez que j'y adhère sincérement, mais je ne parle pas comme personne privée, je parle comme espagnol, comme patriote, comme homme d'ordre, comme républicain, pour vous dire que si la République, même si elle ne l'est pas, apparaît comme ennemie des catholiques, ceux-ci se déclareront ennemis de la République, identifieront la forme de gouvernement avec son contenu; n'apprécieront que sous une forme de gouvernement, qui aujourd'hui est républicaine, demain il puisse y avoir un gouvernement de droites qui fasse une autre loi fondamentale, vous l'aurez condamnée à mort avant de naître, et diront que République est synonyme de persecution religieuse et démocratie est synonyme d'incrédulité et de cette façon, les institutions républicaines pourront arriver à chanceler ou à craquer ou à tomber
Raimundo Molina Nieto ............Je vous dis que vous avez su apporter la République et que peut-être vous ne sachiez la conserver. Cette exclamation est celle qui jaillit de beaucoup de lèvres en ce moment; c'est cela que ressentent beaucoup de ceux qui ont été déçus en vérité dans leurs bons désirs de coparticipation loyale et généreuse avec les nouveaux hommes et avec les nouveaux procédés; qui ont été déçus dans leurs espoirs généraux qu'on leur avait donné d'une démocratie dans laquelle ils cohabiteraient et où tiendraient, non seulement les socialistes, les radicaux socialistes et tous les groupements gouvernementaux, sinon tous ceux-là qui ne figurant pas dans leurs troupes, sont aussi gouvernementaux comme le premier, parce qu'ils se laissent influer de ces deux principes suprêmes : le respect au pouvoir constitué et celui de la collaboration forcée au bien social, que non seulement les empêchent de provoquer des conflits contre l'exercice de l'autorité, sinon qui les stimulent en même temps à faire les plus grands sacrifices pour le bien public; qui ont été déçus dans leur espoir de cette démocratie qui allait accomplir le postulat essentiel de la même, le respect à la conscience individuelle et aux droits sacrés personnels qui jaillissent d'elle et avec elle ont intime relation, sans ce respect, messieurs, le démocratie peut se convertir en une tyrannie qui usurpe ce beau nom pour couvrir les plus grands délits de lèse civilisation et de lèse humanité, qui ont été déçus dans l'espérance de cette démocratie, dans laquelle, croyants et non croyants, catholiques et dissidents, pourraient, sans détriments pour les libertés invulnérables de l'esprit, coexister dans la légalité nationale, dans la vie citoyenne qui s'embellit avec la diversité des nuances dans tous les aspects, les plus intéressants pour l'homme de tous les temps, et qui se fortifie précisement de la corrélation d'éléments si opposés; qui se voient déçus dans l'espoir de cette démocratie dans laquelle chaque comportement serait contôlé et la soumission légale de tous assurée, mais dans laquelle, en même temps, la liberté et l'égalité cesseraient d'être un leurre pour attirer des adeptes et une étiquette pour introduire des nouveaux genres politiques et seraient consacrées dans toute son amplitude, comme l'exige sa propre nature, sans étranglements injustes et toujours et pour tous restent dans cette Constitution définies et garanties; d'une démocratie, messieurs, non pas fédérable, mais fédérée - que de ce point on peut parler sans risque pour quelqu'un, au contraire pour le profit de tous-, d'une démocratie où toutes les zones spirituelles, avec ses variétés idéologiques, sentimentales et religieuses, coïncident dans le culte à la patrie, dans le sentiment d'unité nationale et dans l'idée commune de l'acceptation d'une même catégorie politique;d'une démocratie, enfin, de tous les espagnols et pour tous les espagnols. (dans la salle : Très bien )
Deuxième session du débat
Amadeo Hurtado Amadeo Hurtado dans son discours démontre être un homme de grande culture, tolérant, impartial et avec un haut sens de l'honneur. Dommage que son discours soit trop long pour le retranscrire dans son intégralité
Mais ce concept que Monsieur de los Rios réfutait de Corporation de Droit Public pour l'Eglise, parce qu'il ne voulait pas lui attribuer des fonctions de souveraineté, moi je les réfute aussi pour l'Eglise, parce que je ne veux pas d'une Eglise soummise à la souveraineté de l'Etat. De façon que, partant de points opposés, nous arrivons de fait à la même conclusion........
............Un autre fait historique antérieur à notre révolution est passé inaperçu à beaucoup d'hommes. Il devrait produire des conséquences très importantes en rapport avec le problème que nous sommes en train de discuter. Je fais référence aux pactes de Letran qui restituèrent à la papauté son ancienne juridiction de puissance temporelle à l'intérieur du minuscule Etat, la cité du Vatican. Quand les traités de Letran ont été signés, l'Etat fasciste les a inscrits comme un triomphe à son avoir et beaucoup de catholiques crurent que que le Pontife romain avait signé une capitulation. Il a succombé juste pour obtenir un concordat qui déclare la religion catholique religion d'état, il a succombé pour résoudre la fameuse question romaine. Cela a été un concept très général entre les catholiques.... Mais, pour une politique de prestige spectaculaire, le fascisme tomba dans l'erreur de résoudre en grand bruit la question romaine et, les jours suivants de la signature des pactes de Letran, on a pu observer comment l'Eglise catholique qui avait déjà un rayonnement universel, a été transformée de fait et selon la prédiction de Sonnino, le ministre italien des Affaires Etrangères, en une institution publique internationale et maintenant qu'elle le veuille ou non, par la force écrasante des faits, se sent chaque jour plus poussée a affirmer une politique d'indépendance totale des Etats nationaux. Suit une fine analyse de l'histoire de l'Eglise dans l'Espagne et aussi dans le monde, sans parti pris, puis une prédiction de son évolution dans le temps qui s'avèrera juste dans les années suivantes, mais encore aujourd'hui. Un seul reproche : des attaques contre les députés "catholiques" présents qui étaient plutôt l'expression de ses rancunes. AlcalaZamora (Président de la République en 1931)
Alcalá Zamora était Président provisoire de
Je sais qu'une hostilité glaciale m'attend. C'est le discours que l'on prononce quand on a plus rien à perdre et que l'on est disposé à le perdre tout. Je sens la solitude autour de moi ! ….
Ce rapport de la commission est l'œuvre d'une offuscation qui ne voit que le préjugé religieux capte les consciences et s'en empare. C'est la persécution d'une déterminée confession qui abusa du privilège, mais que, pour cela, ne mérite pas l'injustice.
Il pense, en résumé, que le texte débattu prive les catholiques de leurs droits: ceux de choisir leur profession, ceux de réunion, la restriction du droit de propriété, la mutilation du droit à enseigner, la méconnaissance de la pratique du culte et de la religion.
Vous voyez cela, vous le sentez comme une injustice et je vous affirme que s'en est une? Car, en dehors de la République, jamais. Dans la République, en supportant l'injustice et en aspirant à l'améliorer sans grossir les rangs de l'opposition monarchique. En dehors de la République jamais ! En dehors du gouvernement, ah ! Ça ce n'est pas moi qui décide, ça c'est vous qui le décidez. Si malgré mon désaccord avec la formule constitutionnelle –si celle-ci l'emporte- vous estimez que dans les heures difficiles qui restent jusqu'au vote de la constitution je suis toujours utile, là est mon sacrifice.
Il termine en se déclarant en dehors de la constitution et il prend la détermination de la réviser par les voies démocratiques et quand il aura réussi, il se retirera de la vie publique.
Angel Samblancat intervient tout de suite après l'interruption de séance. On remarque qu'elle avait été interrompue pour diner.
Guerra del Rio. Nous demandons une loi spéciale avec l' intention d' en finir à l' intérieur des congrégations (par ce que sans cela vous n' en finirai pas) avec tout ce qui s' oppose à la démocratie, qui s' opposeà la liberté; nous voulons que cette loi spéciale interdise le vœu perpétuel qui est incompatible avec le principe de liberté individuelle; que nous disions que ces congrégations, que ces associations ne peuvent acquérir des biens "mortis causa" parce que cette façon est la seule pour que nous arrivions à l' essence, à l' âme de ces congrégations, de ces associations. Nous voulons qui leur soit interdit l' exercice de l' industrie, de l' enseignement qui, en eux, est une industrie. Nous voulons, nous désirons que, depuis la Constitution soient signalés ces principes; parce que nous pensons aux lendemains et nous craignons que si on ne fait que faire figurer dans la Constitution cet article 24, suivi du 37, déjà approuvé, à l' avenir, quand ces Cortes Constituantes n' existeront plus et qu' elles pourront être succédées d' autres qui obéissent à des principes qui ne sont pas les nôtres, terminent la Constitution et cet anticléricalisme un peu porte-parole de maintenant pour ouvrir une brèche dans laquelle on puisse légaliser tous les ordres religieux qui ne sont pas légalisés aujourd'hui. Andrés Ovejero.
Andrés Ovejero Intervient une nouvelle fois en prévenant qu'il sera très court, mais se lance dans une si longue critique de l'Eglise qu'il finit par dire qu'il parle pour lui-même, puisque les députés ont, peu à peu abandonné la chambre. Le seul paragraphe à souligner est sans doute celui-ci :
Gumersindo Alberca Montoya Lauro Fernandez y Gonzalez
Lauro Fernandez y Gonzalez (député de Santander et chanoine) dit que l'expérience des Cortes lui donne l'impression de ne plus savoir ce qu'est la liberté et essaie de démonter un à un tous les arguments des détracteurs de l'Eglise
José Franchy Roca (minorité fédérale) Pour vous dire que je suis d' accord pour la séparation de l'Eglise et de l' Etat et la suppression du budget du culte par un acte unilatéral de la part du gouvernement, mais l' Etat devra faire son devoir et ne pas laisser dans la rue des individus qui ont acquis des droits. En ce qui concerne les Ordres religieux, j' estime qu 'ils ne sont pas tous pareils et qu' on ne peut pas les dissoudre tous dans les mêmes conditions; qu' il n' en a qu' un qui pourrait constituer un danger, par contre les autres sont purement bénéfiques. Je propose que tous soient soumis à une loi générale des associations et que ceux qui refusent de se soumettre soient dissous. Les autres pourraient être rémunérés quand l' Etat en aurait besoin pour un service public.
Joaquin Beunza minorité vasco-navarre
.Je demande que la religion officielle soit la catholique et concordée. Elle ne doit pas être un corporation de droit public parce que cela supposerait que l'Etat déposait en l'Eglise une partie de sa souveraineté. La souveraineté de l'Eglise vient de sa propre nature et de ses propres finalités et non qu'elle les reçoivent ou les partagent d'une autre institution. L'Eglise a sa propre souveraineté comme l'Etat à la sienne. Sur la présence réelle des catholiques dans la société espagnole et même dans le parlement il faut reconnaître que la majorité des présents est baptisée et mariée canoniquement. Le meilleur témoignage que l'on a s'ils étaient ou non catholiques la majorité de ceux qui ont vécu en Espagne est celui des cimetières; il n'y a qu'a compter ceux qui sont enterrés dans les cimetières civils et ceux qui le sont dans les cimetières catholiques (protestations dans la salle) C'est pour cela que vous voulez que les cimetières soient refondus, pour ne pas que l'on puissent compter ceux qui sont dans les cimetières civils, qui sont très peu nombreux ( Sanchís Banús : A cause de l'intérêt que vous avez eu pour ne pas qu'il n'y ait de cimetières civils) pour plus que vous le trituriez le témoignage est plus qu'éloquent. Dimas Madariaga Le projet de l'Ecole unique, la persécution à l'Eglise catholique, même si vous dites autre chose, n'est ni plus ni moins que vouloir imposer aux catholiques, au nom de la liberté, une tyrannie que les catholiques en aucune peuvent tolérer.
Julian Besteiro Troisième session (13 octobre 1931)Après plusieurs interventions dont celle de Manuel Azaña, Mariano Ruiz-Funés donne lecture à une seconde mouture du projet de Constitution :
Toutes les confessions religieuses seront considérées comme associations soumises à une loi spéciale. Aucun d'amendement proposé par les députés catholiques n'a été pris en compte. Jiménez de Asua
Mais dès la fin de la lecture Jiménez de Asua revient à la charge. Il demande des modifications qui vont à l'encontre de la commission que lui-même préside et les directives de son propre parti: Et se lance dans de nouvelles attaques contre l'Eglise catholique ....... En voici un court extrait: Le système qui permet l'enseignement aux congrégations religieuses a apporté, contrairement de ce qu'on a pu penser, une grande perturbation dans l'intimité des foyers. Il est fréquent que l'homme de "psy" avancée se marie avec une femme d'esprit rétrograde, et comme l'homme espagnol aime l'agora, ce qu'il a eu coutume de faire est de mettre entre les mains de ses femmes, en échange d'un tacite pacte de liberté, la direction de l'enseignement de ses enfants, et ceux-là ont été consignés dans les collèges religieux. (¡!)
Date de création : 13/07/2008 @ 09:26 Réactions à cet article
| Calendrier
Roberto Bueria Julian
Les chrétiens persécutés Persécution en Espagne pendant la II République
Pourtant, il suffit d'étudier un peu cette époque pour s'apercevoir que toutes ces critiques ne dépassent pas le stade de la propagande. Elles peuvent facilement être réfutées, une par une.
Lisez argument par argument. vous comprendrez vite qu'il suffit juste d'un peu de bon sens, pour s'en convaincre.
Recherche
News
Roberto Bueria Julian
Compteur
visiteurs visiteurs en ligne |