Fabrice Hadjadj nous disait il y a déjà un certain temps :
Je crois qu’il faut retrouver une certaine virilité dans l’annonce de l’Evangile. Le Christ est l’agneau, mais il est aussi le Lion de Juda. Le chrétien est le frère universel, mais il est aussi le bon soldat de Jésus (2Tm 2,3).
Et saint Thomas d’Aquin rappelle que l’humilité doit nous conduire à la magnanimité, cette grandeur d’âme qui nous fait tendre vers les choses grandes et ardues, parce que c’est cela qui est digne d’un fils de Dieu.
Nous avions dit à peu près la même chose avec moins d'élégance. Ce n'est pas une réflexion de philosophe, c'est une évidence.
Les chrétiens en "Occident" sont anesthésiés. Ils osent à peine se montrer -Et l’effet se fait plus encore sentir dans les zones rurales qu’en ville- Ils vont à la messe en rasant les murs. Les plus braves qui restent encore sont pratiquants, certes, mais mis à part quelques héros, ils ne sont pas "militants".
Mais comment le seraient-ils ?
Les chrétiens doivent subir une pression constante : railleries, quolibets, sourires condescendants, insultes. Le chrétien est de droite ou plutôt d’extrême-droite. Il est réactionnaire, intégriste, niais, homophobe, islamophobe, raciste, crédule et nage toujours à contrecourant. Antiprogressiste : il est contre l’avortement- cet énorme progrès pour la condition féminine- ; contre le mariage entre personnes du même sexe, contre la PMA, contre la GPA et l’on pourrait continuer ainsi des pages et des pages.
A la campagne vous ne voyez presque plus de jeunes à la messe. Les rares que vous pouvez apercevoir sont issus de l’ancienne bourgeoisie et ne sont là que parce-que le mode de vie des parents les isole du "monde " et les protège.
Fabrice Hadjadj a tout à fait raison. Il faut que la religion se virilise. Il faut que le chrétien puisse se sentir fier de l’être, sortir de son trou et regarder l’ennemi" en face, yeux dans les yeux.
Qu’il y a-t-il de mauvais dans l’Evangile qui puisse nous faire rougir ? Pensons-y !