Mikhaïl Bakounine

Voilà ce que l'on peut trouver dans un dictionnaire:

BAKOUNINE Mikhaïl révolutionnaire russe né en 1814 à Priamoukhino et mort à Berne en 1876, membre de la 1ère internationale. Il s'opposa à MARX et fut un théoricien de l'anarchisme.

Que peut-il y avoir de commun entre cet aristocrate russe et la guerre civile d'Espagne? Et bien on verra que parfois, les paroles sont autrement plus meutrières qu'un fusil! L'ombre de BAKOUNINE planera sur tout ce désastre.

Dans la "Déclaration de l'alliance bakouninienne" on peut trouver cette réflexion de l'auteur, après avoir reconnu que la religion a été nécessaire de tout temps à l'évolution humaine: "Le moment est venu de mettre fin à "l'esclavage divin"
Et on peut y trouver cette citation: - Par la religion, l'homme animal, en sortant de sa bestialité, fait un premier pas vers l'humanité, mais tant qu'il restera religieux, il n'atteindra jamais son but, parce que toute religion le condamne à l'absurde et, faussant la direction de ses pas, le fait chercher le divin au lieu de l'humain.- L'esclavage divin est d'autant plus redoutable qu'il justifie et conditionne tous les autres esclavages. C'est Dieu qui est la source de toute autorité humaine, c'est sur Dieu que repose tout pouvoir. Il faut donc nier Dieu, moins parce que il n'existe pas que parce que son existence est incompatible avec la liberté de l'homme. - Si Dieu est, l'homme est esclave, or l'homme peut et doit être libre, donc Dieu n'existe pas.

Voilà ce qu'écrivait Michel BAKOUNINE, lui même inspiré par Georg HEGEL. Son influence toucha une partie des intellectuels espagnols. A leur tour ceux-ci influencèrent un grand nombre de leurs concitoyens. En 1873 on en comptait cinquante mille.Des militants allaient de village en village, le baluchon sur le dos, pour prêcher la pensée de Bakounine tout comme l'aurait fait le missionaire pour prêcher l'Evangile

" L'organisation de la F.A.I. , en 1927 correspondait à une véritable armée de troupes de choc en état de guerre plus ou moins continuel contre le reste de l'Espagne. Ces Anarchistes étaient habités par un grand idéal, mais ils étaient persuadés que c'était avec un fusil et une encyclopédie, que l'on pouvait obtenir la liberté. Ils étaient profondément convaincus qu'il fallait mettre en oeuvre les pensées de Bakounine déclarant que l'ère nouvelle serait atteinte quand le dernier roi aurait été étranglé avec les tripes du dernier prêtre. Il leur fallait créer, par la " propagande des actes " une atmosphère de panique dans la classe moyenne. Ils pensait y arriver en incendiant des églises ou en déclenchant des grèves violentes uniquement à caractère politique. Ils arrivaient même à provoquer des grèves générales, dans les villes de leur choix. Il leur arrivait de commettre des meurtres. Ils ne voulaient aucune relation avec d'autres mouvements, et ne voulaient en aucun cas devenir un parti politique comme un autre."
La bourgeoisie espagnole tremblait à la pensée qu'une armée avoisinant les deux millions d'ouvriers était menée par des hommes comme ceux-là. Et cela d'autant plus que les espagnols ne sont guère contrôlables. Pouvait-on leur reprocher cette peur?
Hugh Thomas "La guerre d'Espagne"

On voit donc qu'on s'était servi de la pensée de Mikhaïl Bakounine pour "mentalizar" la classe ouvrière et agricole et de
50 000 en 1873 elle atteignait en 1927, 2 000 000 d'espagnols. Combien en 1936?

En 1842, dans "La réaction Allemande" il écrivait "la joie de la destruction est aussi une joie créatrice"

La destruction d'un pays et un million de morts: une belle joie, en effet!

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