La mentalizacion
La guerre civile d'Espagne. Extraits de "Le
choc des deux Espagne" auteur Roberto Bueria julian
A chaque époque naît une mode ou un courant de pensées dans
lesquels on s'engouffre tout comme font les moutons. A ce propos, avez-vous
observé un troupeau ? Rabelais avait très peu exagéré
en écrivant la fable sur les moutons de Panurge.
En Espagne, les bergers plaçaient un âne dans leurs troupeaux.
L'âne, de qui on aime bien se moquer et auquel on compare les gens peu
intelligents, devient alors le guide des moutons. Ces moutons le suivent tête
baissée, les uns derrière les autres, le nez dans la poussière
(et dans les crottes de ceux qui marchent devant) sans même regarder où
on les conduit. Il leur suffit de suivre les autres pour ne pas avoir à
faire au chien, qui ramène dans les rangs à coup de dents dans
les jarrets, ceux qui, par distraction ou indiscipline, s'en écartent.
L'âne guide des moutons, n'est-ce pas là tout un symbole?!
Pourtant...! Pourtant qu'il est dur de
ne pas être un mouton de Panurge! Si au bord de la falaise, d'où
il les avait tous fait sauter dans la mer en y jetant le bélier le plus
fort, il y avait eu un âne les autres n'auraient certainement pas sauté.
Mais, moutons ils auraient continué à être s'ils avaient
suivi l'âne ! Comment arriva-t-on à la guerre? Les espagnols subirent
une longue préparation psychologique. Ce que j'appelle la mentalizacion.
La monarchie avait entretenue, (ou tout au moins n'avait rien fait contre) la
misère et l'analphabétisme et maintenir la misère et l'inculture
c'est comme laisser une terre en friche, la moindre graine trouve un terrain
fertile et pousse avec une force et une vitesse que rien ne peut arrêter.
Et la ligne entre la lutte contre l'injustice et la recherche d'une gloriole
personnelle est tellement ténue que même les intéressés
ne doivent pas se rendre compte s'ils l'ont franchie. La soif de pouvoir est
souvent cachée derrière de belles paroles et des proclamations
d'idéaux d'une grande noblesse apparente.
Des livres de Primo Lévi Si c’est un homme et de Stanley Milgram Soumission à l’autorité on peut trouver les conclusions suivantes :
Les tortionnaires sont des individus de la même étoffe que les autres mais leurs actes sont le produit d'une certaine forme d'éducation. Ils sont l'outil d'une politique de la terreur qui s'exerce par la force. Mais ils en sont aussi les premières victimes. Primo Lévi
De Stanley Milgram Des citoyens ordinaires dépourvus de toute hostilité peuvent en s'acquittant de leurs tâches, devenir les agents d'un atroce processus de destruction….. Si l'autorité leur demande d'agir à l'encontre des normes fondamentales de la morale, rares sont ceux qui possèdent les ressources nécessaires pour lui résister.
Milgram tirait ces conclusions popularisées dans
le I comme Icare où ses recherches cherchaient à comprendre comment
un individu se comporte quand une autorité "légitime"
lui demande d'agir contre un tiers.
Il y a des citations sur les tortures qu'infligèrent les américains
en Corée après la guerre, les allemands aux Juifs, les français
en Algérie et plus récemment les américains sur des membres
présumés d'Al-Qaïda. Chaque fois les tortionnaires sont persuadés
de la légitimité de leurs actions et même de faire leur
devoir.
Autre citation de Milgram : à une très grande majorité,
les gens font ce qu'on leur dit de faire en occultant la nature de l'acte prescrit
et sans être réfrénés par leurs conscience dés
lors que l'ordre paraît émaner d'une autorité légitime""
Pour le psychologue, dans cette situation très peu d'entre nous sont
capables de s'opposer. Nous sommes tous des moutons obéissants, perdant
le sens de notre responsabilité personnelle. Les institutions militaires
sont sans aucuns doute le lieu où l'appartenance au groupe, le ralliement
aux objectifs et à l'idéologie sont les facteurs qui effacent
le plus aisément l'individualité et provoquent la dépersonnalisation.
Des exemples viennent tout de suite à notre mémoire : les kamikazes au Japon, dont le nom est resté pour désigner les attentats suicides. Nous les retrouvons chez les palestiniens, les irakiens, les membres d’Al-Qaïda, les afghans, les pakistanais pour n’en citer que quelques uns. Pour tous ces gens, mourir ainsi est un honneur et tout père de famille est fier de son fils qui s’est fait exploser pour tuer quelques ennemis et contribuer ainsi à sauver leur pays.
En Espagne la "mentalización"avait été
facile, elle s’adressait à un peuple qui avait été
maintenu dans la pauvreté et l’illettrisme, il suffisait de lui
montrer « les coupables » ou leurs complices et attiser la haine
jusqu’au paroxysme et le tour était jouer. D'honnêtes pères
de famille on en fit des bêtes fauves qui tuèrent leurs voisins
et même de membres de leur famille en croyant tuer celui qui allait les
priver de leur liberté.
Je ne cite ici que quelques passages, quelques extraits qui illustrent mes propos.
D'abord ces phrases terribles dites à
Paris à la fin de la guerre à une réunion du Comité
Permanent des Cortès et qui résument presque à elles seules
tout ce que j'ai appris sur la guerre :
NEGRIN, répond à des accusations de PRIETO : - Soyez
franc et un peu généreux et reconnaissait que, malgré la
situation insurmontable de la guerre au moment où vous m'avez donné
le pouvoir, je l'ai maîtrisé. Et cela même en tenant compte
des conditions dans laquelle vous, les professionnels de la politique, l'aviez
laissé et tout ce que vous avez fait pour torpiller ma tâche. Car
bien plus qu'à la supériorité de l'ennemi et autres facteurs
matériels, nous devons aux pièges, à la jalousie, à
la jalousie entre partis, à la traîtrise, à la lâcheté
de gens de notre bord, le déchirant spectacle que nous contemplons aujourd'hui.
Ce n'est pas les factieux qui ont vaincu notre cause. Non! Elle a été
vaincue par les turpitudes de quelques malandrins. Durant presque deux ans j'ai
du subir ces trahisons et ses iniquités (...)-. Malgré tout cela
j'ai réussi à retarder l'hécatombe d'un an.-.
Et PRIETO aurait répondu : - Triste, immensément triste
que cette confession! Oui, vous avez retardé l'hécatombe, mais
en l'élevant à des proportions sinistrement gigantesques!-
Pas mal, non ? Puis...
.........L'influence de BAKOUNINE toucha une partie des intellectuels espagnols. A leur tour ceux-ci influencèrent un grand nombre de leurs concitoyens. En 1873 on en comptait déjà cinquante mille.
..................On peut voir aussi que de cinquante mille en 1973, les anarchistes approchaient les deux millions en 1927. La pensée de Bakounine était utilisée pour la "mentalizacion "de la classe ouvrière et agricole.
Dans ses meetings de ce qui sera une révolte suivant les uns et un coup d'Etat manqué contre le roi en novembre 1930 suivant les autres (Pacte de San Sebastian), Manuel AZANA dira une phrase célèbre: - La Republica sera pensada y gobernada por la "Inteligencia" (autrement dit, lui et ses amis) auxiliada por los gruesos batallones populares en calidad de "brazos", los brazos del hombre natural, en la barbara robustez de su instinto-
En voici la traduction: la République sera pensée et gouvernée par "l'inteligentsia" appuyée par les gros bataillons populaires en qualité de "bras", les bras de l'homme naturel dans toute la barbare robustesse de son instinct.*(?!)
Extrait de flambées de violences.............................Le 11 mai 1931, (soit moins d'un mois après les élections) à Madrid, des manifestations monstres, réclament l'expulsion des évêques, la dissolution des congrégations, le licenciement de la " guardia civil ". A onze heures, la foule, surexcitée par des agitateurs, se déchaîne. Les couvents de CHANMARTIN, les MERCEDES, les MARAVILLAS, celui de la rue BRAVO MURILLO, du boulevard AGUILERA, celui des carmélites de la PLAZA ESPAÑA, le SAGRADO CORAZON, de la GRAN VIA, celui de SANTA TERESA DEL NIÑO JESUS, les sœurs SALESIANAS, les IRLANDESAS de la rue CLAUDIO COELLO, sont incendiés. On brûle aussi la chapelle des Jésuites de la rue de LA FLOR. Des moines n'ont eu la vie sauve qu'en s'échappant par les toits.
A Valencia, l'évêché, le couvent des DOMINICAINS, celui des ADORATRICES, le collège des TERESIANAS, le collège des CAPUCHINOS, celui des VOCACIONES, la maison de retraite des CARMELITES, celle des SALESIANAS, celle des SALESIANOS, celle des JESUITES, le couvent de SAN JULIAN, celui des AGUSTINAS, le CENTRO ESCOLAR Y MERCANTIL, le collège de SANTO TOMAS et deux SEMINAIRES sont attaqués, saccagés et incendiés.
Ceci pour ne citer que ces deux villes, mais les mêmes évènements et de la même ampleur se sont produits à CADIZ, SEVILLE, MALAGA, ALICANTE, CORDOBA. Pratiquement dans toutes les régions d'Espagne des couvents et des églises ont été incendiés. -"On peut constater que de tels actes ne pouvaient pas être spontanés. Pas partout, pas en même temps, pas avec une telle violence! La haine avait été instillée, poussée au paroxysme dans les "couches populaires" Une "mentalizacion" réussie et qui dure encore!-"
................Le désaccord entre les deux syndicats U.G.T. et C.N.T., l'un socialiste et l'autre anarchiste, qui finissait le plus souvent en batailles lors des grèves, provenait de la rivalité entre LARGO CABALLERO et PRIETO Il avait atteint son point culminant dans ce début de 1936. Et alors que son groupe aidait AZAÑA à maintenir son pouvoir, LARGO CABALLERO parcourait l'Espagne faisant des meetings ou il annonçait l'imminence de la révolution (!). La "mentalizacion " était entretenue par les deux journaux CLARIDAD et EL SOCIALISTA respectivement dirigés par LARGO et PRIETO
............Et bien le peuple, comme toujours, se fait manipuler. A part se faire tuer sur tous les fronts et tuer aussi, avec toute sa conviction, il applaudit... Dans une Espagne il le fait de tout son cœur pour les LARGO CABALLERO, les DOLORES IBARRURRI, les COMPANYS et dans l'autre il applaudit les FRANCO, les MOLA et les MILLAN ASTRAY avec autant de force et de foi.
Il n'y a pas de meilleure preuve que ceci : le lendemain de la libération de TOLEDO on acclame FRANCO comme " Le libérateur ". A la célébration de l'Assomption à SEVILLA, du balcon du " Ayuntamiento ", et devant une place noire de monde, ce même FRANCO tire des larmes des yeux de milliers de personnes en changeant le drapeau Républicain par le drapeau Monarchiste et ensuite il reçoit une véritable ovation. Le Général MILLAN ASTRAY, de ce même balcon, arrive à faire hurler des dizaines de milliers de personnes le "VIVA LA MUERTE" de la légion.............
Franco saluant la foule
.Puis................Les agences engageaient les écrivains les plus cotés
pour les représenter en Espagne. Et, bien sûr, les Espagnols qui
ne l'ignoraient nullement, n'en étaient pas peu fiers. Les reporters
eux-mêmes en arrivaient, dans leurs "papiers", à sacrifier
l'exactitude avec brio. Mais beaucoup d'entre eux écrivaient délibérément
des articles dont l'objet, d'évidence, était moins l'information
ou le commentaire des événements que la polémique en faveur
de l'un ou l'autre des belligérants. C'était surtout vrai du côté
des républicains car les services de presse des nationalistes n'avaient
pas le don de stimuler beaucoup l'enthousiasme des correspondants anglo-saxons.
Texte intégral de Hugh Thomas
.........De l'autre côté, les discours de DOLORES
IBARRURI sont salués avec des tonnerres d'applaudissement, des poings
levés, de la rage au ventre et des larmes aux yeux. Après chaque
discours on pouvait voir des queues interminables de personnes pour se faire
enrôler dans les milices.
D'autre part, le service de propagande du Kominterm dirigé par le très
intelligent communiste allemand WILLI MUENZENBERG va s'atteler à démontrer
que la cause des Républicains, fait partie d'une croisade antifasciste
que tout bon démocrate doit mener. Il ne faut surtout pas que l'on considère
l'Espagne comme un cas spécifique qui lui est propre. Il y a d'un côté
les bons, de l'autre les méchants. Les Nationalistes viennent de rejoindre
l'Allemagne et l'Italie. Le fascisme gagne du terrain. Le danger est grand !
! Le résultat de cette propagande est toujours présent ( et bien
présent !) 60 ans plus tard.....................
......Cette vaste et habile campagne de propagande qui va se déclencher, va être relayée par les intellectuels de gauche, pas encore aussi nombreux qu'ils seront à la fin du siècle, mais très efficaces. Ils vont se servir de la civilisation judéo-chrétienne, où le sentiment de culpabilité est très fort. Pour en juger, il suffit de regarder quelques affiches de l'époque. On y voit des scènes de guerre ou des représentations de gens très pauvres, avec ce slogan -"Et toi, que vas-tu faire pour eux ? Et cette adroite "mentalizacion" va avoir deux effets: l'un immédiat, avec une collecte très importante de fonds et de nombreux volontaires pour les Brigades Internationales, et l'autre, à long terme, ou les politiciens de gauche vont s'adjuger le monopole du cœur....................
..................Et puis, j'ai souvent entendu ou lu que les Républicains bien que supérieurs en nombre, manquèrent terriblement d'armes, mais on peut trouver à plusieurs endroits ces indications : les partis politiques en gardaient une grande proportion pour les utiliser éventuellement contre leurs propres amis. Et on trouve l'exemple le plus connu de la C.N.T. qui conservait 5 000 fusils à son siège de Madrid. La vie, la misère du peuple, on le voit bien encore, n'était qu'un prétexte pour accéder au pouvoir. Et on cite encore les agissements de LARGO CABALLERO qui fera quotidiennement un petit tour dans la sierra pour se faire acclamer par les miliciens et asseoir sa notoriété. Quand à PRIETO, son ennemi juré, il aurait bien voulu prendre le pouvoir, mais il pensait que garder un gouvernement essentiellement bourgeois, faciliterait l'envoi d'armes à la République de la part des Gouvernements de la France et de la Grande Bretagne...............
...........Le monde de la finance, réfléchit. Toutes les réserves d'or se trouvent du côté des Républicains alors, comment se fait-il que l'Allemagne et l'Italie fournissent des armes aux Nationalistes sans aucun engagement de leur part ?..........La TEXAS OIL COMPANY s'engagera à fournir du pétrole à l'Espagne Nationaliste sans aucune garantie !
........Le 13 septembre (36), a lieu un vote entre des généraux parmi lesquels figuraient KINDELAN, ORGAZ, FRANCO et CABANELLAS. FRANCO est élu "Generalisimo", CABANELLAS vexé n'a pas voulu prendre part au vote. On rédige un décret où FRANCO est nommé chef du Gouvernement, mais son frère NICOLAS le modifia avant qu'il arrive à l'imprimerie et le décret parut en indiquant Chef de l'Etat. Le 1er octobre FRANCO s'installe comme Chef d'Etat à BURGOS. Et la foule écoute son discours en criant FRAN-CO ! , FRAN-CO ! à chaque pause.
Et pendant ce temps la Société des Nations continue à débattre du pacte de non intervention dans l'hypocrisie la plus totale voir comportement des Nations.
Pendant toute la durée de la
guerre, tous les moyens de communication martèleront leurs propres propagandes,
manipulant le citoyen, chacun dans son camp et sans aucun respect de la vérité.
La falange recrute à une vitesse vertigineuse et il est de même
pour les miliciens. Les Italiens possèdent des énormes haut-parleurs
montés sur des camions et s'en servent pour saper le moral de leurs concitoyens
enrôlés, sans qu'on leur demande leurs avis, chez les Nacionales.
QUEIPO DE LLANO se rend célèbre pour ses interventions à
la radio où il traite AZAÑA de monstre, invention absurde de Frankenstein
doublement dément, plutôt que de l'amour d'une femme. Selon lui,
AZAÑA devrait être interné pour que des spécialistes
puissent étudier, dans son cerveau, un des plus intéressants cas
de dégénérescence mentale. On recrute à tour de
bras après chaque discours enflammé de la PASIONARIA. André
MALRAUX excelle aussi dans cet art.
En France il existe actuellement une expression populaire: « c'est de
bonne guerre ». C’est ce que l’on dit ironiquement quand quelqu'un
fait des coups tordus. Les hommes qui tuaient ou étaient tués
ne devaient pourtant pas penser que c'était de bonne guerre, mais pouvaient-ils
seulement imaginer jusqu'à quel point on se servait d'eux.
Je n'ai pris là que quelques exemples qui pourraient remplir des livres
entiers. Je pourrais aussi parler des cas de mes parents et de leurs compagnons
de guerre que j'ai pu côtoyer. Je ne les ai pratiquement jamais entendu
parler de politique dans le sens large du terme. Ils ne parlaient que d'anecdotes,
des bribes de combats, des privations ou des horreurs qu'ils avaient subies.
Je me suis toute ma vie intéressé à cette maudite guerre
civile qui coupa l'Espagne en deux et continue à la couper 70 ans après
puisqu'elles sont inconciliables, mais depuis 8 ans j'ai le temps de l'étudier
plus à fond. Et plus on l'approfondit et plus on sort écœuré
de tant et tant d'intrigues, de manipulations, de coups bas, d'intérêts
politiques et stratégiques de la part de pays qui préparaient
leur propre guerre, de luttes pour le pouvoir, de recherche d'influence de la
part des syndicats etc.. Sans compter les régionalismes et les soifs
de conquêtes territoriales comme c'était le cas des catalans envers
les Baléares et l'Aragon et des nationalistes (à ne pas confondre
avec les "nationalistes"* de Franco) Basques qui rêvaient de
conquérir la Navarre. Et on pourrait citer bien d'autres choses encore..!
Il est vrai que la communication entre les paysans Aragonais de cette époque
et leurs enfants n'étaient pas faciles et elle était quasi inexistante.
Ils étaient plus habitués à mener leurs mulets d'une une
voix forte de commandement accompagnée de quelques blasphèmes
ou à coups de triques, qu'à communiquer avec leur progéniture
qu'ils ne voyaient d'ailleurs que très peu, puisqu'ils travaillaient
de longues heures dans les champs. Je suis quand même persuadé
que s'ils n'en parlaient pas c'est qu'ils avaient été complètement
dépassés par les événements. Ils avaient fait une
guerre à laquelle ils n'avaient pas compris autre chose que ce que l'on
avait bien voulu leur inculquer.
Comment voulez-vous que des paysans, qui travaillaient de 12 à 16 heures
par jour en été et 9 à 10 en hiver et ce depuis l'âge
de 11 ans; qui n'avaient fréquenté l'école que dans les
périodes creuses d'octobre et de janvier - février; n'avaient
appris que les rudiments de lecture et d'écriture et des quatre opérations;
n'avaient pas pu se forger une opinion à travers des journaux et n'avaient
pas encore la radio, n'aient pas été sensibles aux discours enflammés,
aux chants non mélodieux, mais tragiquement démagogiques et d'une
violence inouïe des extrémistes de tous poils.
La formation de l’esprit public par des prédicateurs qui auraient portés tous les caractères de la fraternité (!?), de la franchise (!?)et de la simplicité (!?) aurait été un moyen irrésistible beaucoup plus puissant que les forces militaires, moyens qui auraient épargné les torrents de sang humain et des millions si cette vérité avait été conçue'. Signé : Joseph Léquinio l’un des bourreaux de la Vendée. Je place cette phrase ici car elle est encore un modèle du genre
* j'ai traduit de son instinct, mais
je pense que la majorité des espagnols sera d'accord pour dire que l'on
aurait pu traduire par ses instincts.
* Ce mot a été choisi par tous les historiens étrangers,
et j'ai suivi le courant, mais je ne vois pas pourquoi il a été
si mal traduit car les nationalistes s'appelaient en réalité "los
nacionales"qui veut dire "les nationaux". Peut-être par
rapport aux étrangers qui faisaient la guerre dans l'autre camp et faire
oublier ceux qui se battaient avec eux.